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dimanche 16 mai 2021

Certification des appareils en RDC/Régistre des Appareils Mobiles, RAM en sigle.





Cette taxe est instituée par le Décret n°20/005 du 9 mars 2020 modifiant et complétant le Décret n°012/15 du 20 février 2012 fixant les modalités de calcul et les taux des revenus des prestations de l’Autorité de régulation de la Poste et des Télécommunications.


Signé par le Premier ministre, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, et le ministre des Postes, Télécommunications et nouvelles technologies de l’information et de la communication, Augustin Kibasa MALIBA, cette taxe porte sur la « certification des appareils mobiles » en République démocratique du Congo.


Droit au service des consommateurs, DASCO Asbl en sigle, s'inscrit en faux contre cette façon cavalière et anarchique d'organiser la consommation des services de télécommunications par l'Etat Congolais et les maisons de télécommunication. Les droits des consommateurs dans ce secteur doivent être respectés respectivement par l'Etat Congolais et les sociétés de télécommunication (qui risquent des procès les jours à venir pour autant d'autres violations  des droits enregistrées depuis longtemps) 


En effet, il n'est pas important de rappeler que les conséquences directes de cette nouvelle taxe c’est l'augmentation du coût d'utilisation des appareils mobiles. Ainsi, les consommateurs  Congolais vont désormais payer plus chers en utilisant un smartphone.


Tout reste encore à écrire...✍️ 

 

 François MIKEBA (dit Cicéron), Président de DASCO Asbl.*

Journal du Carabin: Covid-19 en Afrique: Pourquoi les africains sont-ils contre le vaccin?

 



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DASCO Asbl contre RAM à travers Paulin MULUME




J
’ai lu l’Arrêté ministériel n°CAB/MIN/PTNTIC/AKIM/KL/Kbs/002 du 10 juin 2020 portant mise en place d’un système CEIR en République Démocratique du Congo qui conditionne l’accès au réseau de téléphonie mobile par l’enregistrement de tout appareil mobile.

Cet Arrêté justifie sa prise par le besoin de vider du marché des appareils contrefaits et de prémunir contre le vol des appareils ; ce qui est plutôt bien. Mais ce qui choque et à juste titre, c’est l’érection à la même occasion d’une parafiscalité, consécutive audit enregistrement.

Les analyses me poussent à affirmer que cet Arrêté est à la fois inconstitutionnel et illégal. Et même s'il trouve une base, l'enregistrement prévu n'est nullement une présentation au bénéfice de la population.


Inconstitutionnel, pourquoi ?


L’article 174 de la Constitution attribue au seul législateur la compétence d’établir les charges fiscales ou parafiscales sur les contribuables. Or ces « frais » d’enregistrement institués par l’article 7 de l’Arrêté ministériel précité violent donc les dispositions de l’article 174 de la Constitution.

L’ Arrêté du ministre est un acte réglementaire et non législatif. Il peut donc être anéanti juste pour cette raison.


Illégal, pourquoi ?


Les articles 34 et 35 de la Loi n°11/011 du 13 juillet 2011 relative aux Finances Publiques traitent des ressources de l’Etat, du pouvoir central. Et si les prétendus frais d’enregistrement étaient une taxe, ils devraient être repris dans l’Ordonnance-Loi 18/003 du 18 mars 2018 fixant la nomenclature des droits, taxes et redevances du Pouvoir central. Pourtant, ce n’est pas le cas.

En effet, l’Autorité de régulation de la Poste et des télécommunications au bénéfice de laquelle ces « frais » sont perçus, ne dispose que de deux actes, à savoir :
1. La taxe de numérotation avec comme fait générateur l’attribution d’un bloc de numéro à un opérateur téléphonique ;
2. La taxe de régulation des télécommunications avec comme fait générateur les appels entrants internationaux.

Vous vous rendez bien compte que les frais vantés n’y sont pas repris.


L’enregistrement effectué, est-il une prestation au bénéfice de la population ?


Tout indique qu’il n’en est pas une ! 

Le Décret n°012/15 du 20 février 2012 fixant les modalités de calcul et les taux des revenus des prestations de l’Autorité de Régulation de la Poste et des télécommunications qui a été modifié et complété par le Décret numéro 20/005 du 9 mars 2020 livre une idée de ce qui est la prestation payable, il y en a 5 notamment :
1. Le règlement/ arbitrage des litiges avec comme fait générateur la demande d’arbitrage ;
2. Le traitement de brouillage avec comme fait générateur la plainte pour brouillage ;
3. L’examen des catalogues et contrats d’interconnexion avec comme fait générateur l'approbation desdits catalogues et contrats ;
4. La gestion des activités d’interconnexion avec comme fait générateur la terminaison d’appel voix interconnecté national ;
5. Gestion des services réseaux avec comme fait générateur la location de la bande passante.


La modification et le complément du Décret qui a inséré l’enregistrement n’ont pas répondu aux visées de la Loi sur les télécommunications. Au fait, ces prestations tirent leur soubassement de la Loi cadre n°13-002 du 16 octobre 2002 sur les télécommunications en RDC spécialement en son article 8. Ce qui avait fondé le Premier Ministre à prendre le Décret n°012/15 du 20 février 2012.


Vous allez donc constater que sans que la Loi cadre sur les télécommunications ne soit modifiée et complétée, le Premier Ministre va prendre un Décret de modification et complément qui inclut des matières non prises en compte pas la Loi cadre notamment en ce qui concerne l’enregistrement.

Si jamais cette identification présenterait un avantage, il serait pour les fabricants et des personnes qui auraient perdu leurs téléphones.

En effet, l’objectif de cet enregistrement identifie les possibles bénéficiaires des services que rendrait ledit enregistrement. Il s’agit notamment : des fabricants des appareils téléphoniques qui ont intérêt que leurs marques ne soient pas contrefaites, donc ce sont eux qui devraient payer et les personnes qui auraient perdus leur téléphones et qui auraient recouru aux services de l’Autorité de Régulation de la Poste et des Télécommunications soit pour géolocalisation soit encore pour désactivation.


Exiger le paiement pour l’enregistrement serait comme faire payer le recensement de la population.

C’est donc une vaste escroquerie basée sur l’inconstitutionnalité et l’illégalité, donc sur du néant.


Paulin MULUME